Création 2024 // Pièce pour 6 danseuses - 50 min

Au commencement fut le Kháos, précédant l’origine du monde, tel un amas informe et confus laissant place à la Création. Le Kháos mythologique interroge notre rapport aux origines, notre nature humaine et notre identité individuelle. Il est ici représenté par le feu, matière organique en constante mutation d’où émerge l’Homme, cet espèce soumise à évoluer au contact de la société. En perpétuelle représentation, il perd son identité et tente de la redécouvrir par le corps et le mouvement .

"Interpellée par le langage corporel de mon entourage, je me questionne sur le sens de leurs gestes naturels, fonctionnels ou codifiés. J’exploite ainsi une matière première infinie et universelle : les sensations et les mouvements quotidiens. Cela m’amène à déconstruire l’allure du corps humain, tiraillé entre sa représentation d’Homme moderne et son instinct. Je crée alors le mouvement à l’image d’une poupée russe : au-delà d’une forme superficielle, se trouve une série d’idées, de références et de souvenirs imbriqués, proposant divers niveaux de lectures. La dramaturge X-L Bui Khac interprète ce travail et m’inspire une narration à partir de ses références philosophiques ou littéraires. Je souhaite transmettre un art riche et accessible."

Il en résulte Kháos, œuvre émergeant de l’informe, tel un feu, cette force aussi destructrice que créatrice. De la même manière, l’être humain est une matière brute et en constante mutation, soumis à l’influence de son environnement. Kháos trace la quête identitaire de cinq individus : ils se cherchent, se confrontent et s’unissent, afin de retrouver leur propre nature.

J’ai choisi de travailler avec des interprètes curieux, sensibles et versatiles, issus des danses contemporaine et hip-hop. La cohabitation des genres me permet de détourner un élément stylistique de son contexte d’origine : je redécouvre sous un nouvel angle ce qui risque d’être réduit à un cliché.

La même logique s’applique à la création musicale, assurée par Grégoire Durrande et Simon Drouhin en collaboration avec le duo violon - violoncelle de Lina Pamartet Emmanuel Leclerc. Ils lient electro, hip-hop aux musiques traditionnelles et contemporaines. Face à cette complexité, j’envisage une scénographie épurée, où la lumière est seule maîtresse du jeu : elle cartographie la scène, guide et contraint les danseurs, en créant des chemins et des cloisons.